Les terroristes sont des malades, mais ils savent ce qu’ils font. En décapitant Hervé Gourdel et en profitant des outils modernes de communication, ils nous ont secoués. Après leur forfait sadique, nous avons toutes et tous ressenti la colère, la tristesse, la peur. Nous avons ressenti cette volonté d’en découdre, cette envie de vengeance.

Quelle réponse devons-nous apporter à ces tarés qui utilisent les conflits internationaux pour dépasser les bornes de l’humanité ? J’en vois trois. D’abord, rester dignes et faire preuve de tolérance les uns envers les autres, à l’exact opposé de ce qu’ils font. Relançons la lutte contre toutes les discriminations, de sexe, d’origines, de religion, de sexualité. Si nous nous opposons les uns aux autres, ils gagnent.

Ensuite, protégeons notre démocratie et nos libertés. Ne tombons pas dans le piège de la paranoïa, de la répression et de la surveillance stériles, comme le laisse entrevoir la dernière loi sur le terrorisme que les écologistes n’ont pas votée. Si nous renonçons aux libertés individuelles, ils gagnent.

Enfin, nous devons nous attaquer aux racines du terrorisme. Mobilisons la communauté internationale et l’Europe, faisons pression sur les Etats qui financent les groupes terroristes, aidons les démocraties naissantes à protéger les minorités. Si nous ne faisons qu’une succession de guerres sans penser le long terme, nous ne gagnerons jamais vraiment.

Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale de EELV.

Editorial de la lettre d’information du 26 septembre 2014