6. Les enjeux maritimes et littoraux face au changement climatique

Les conséquences du réchauffement climatique sur les mers et les océans sont importantes. En effet, au cours du XXe siècle, le niveau des mers s’est élevé en moyenne de 20 cm, et il pourrait s’élever de 50 à 80 cm d’ici la fin du XXIe siècle. La variation de la température de la mer et de l’air entraînera des modifications notables en termes de biodiversité, d’érosion des côtes ou de comblement des marais maritimes, et l’augmentation des précipitations peut entraîner l’effondrement des falaises ou le recul des terrains littoraux. D’autre part, 50 % de la population mondiale vivant dans la zone littorale, des pressions énormes s’exercent sur les habitats naturels et les ressources côtières, renforcées par le tourisme littoral. Aussi, l’État et les collectivités locales souhaitant anticiper l’impact du réchauffement climatique sur le littoral doivent travailler sur les hypothèses de remontée du niveau de la mer et arrêter l’urbanisation des zones à risques. La prévention des risques naturels liés à la mer doit être prise en compte dans les documents de prospective et d’aménagement du territoire.

Les écologistes proposent :

  • de créer des réserves foncières en zones rétro-littorales accueillant les habitant.e.s et de régionaliser la politique du littoral pour plus de cohérence ;
  • de renforcer les compétences des collectivités territoriales à l’égard de la mer et du littoral ;
  • de relier aménagement du territoire et politique du littoral en ajoutant des volets marins aux schémas de cohérence territoriale (Scot) ;
  • de soutenir des loisirs respectueux du littoral ;
  • de limiter l’impact de la pêche à pied sur la biodiversité ;
  • de développer les expériences de sciences participatives en milieu marin et de soutenir les associations d’éducation à l’environnement marin.

D’autre part, l’embellie actuelle de la filière de pêche française est conjoncturelle et ne doit pas masquer le fait que la surexploitation de certaines espèces, la pollution croissante des mers et le réchauffement de la mer compromettent son avenir.

Les écologistes proposent :

  • d’amplifier des démarches participatives et concertées associant tous les acteurs de la mer et du littoral, de créer des espaces de dialogue et d’écoute entre professionnel.le.s, associations et collectivités territoriales, de mettre en place des politiques co-construites, efficaces et adaptées grâce à une approche de gestion intégrée de la zone côtière (GIZC) visant à en faire un espace de vie et de travail, mais aussi un territoire où l’environnement (biodiversité, paysage) est préservé ; suivant en cela l’exemple de la charte sur les espaces côtiers bretons, il s’agit de créer des « centres de ressources » pour la mer et le littoral ;
  • de promouvoir une pêche et une aquaculture durables plus sélectives, plus respectueuses des écosystèmes et de la biodiversité, et de soutenir la pêche artisanale ;
  • de gérer et de protéger la ressource, de créer des zones de protection et de reproduction et de lutter contre la pêche illégale (surtout dans les DOM-TOM) ;
  • d’interdire les techniques de pêche les plus néfastes pour l’environnement.

Dans un contexte d’échanges commerciaux globalisés, les ports se développent fortement, ce qui n’est pas sans impact sur le milieu naturel et l’environnement urbain.

Les écologistes proposent :

  • de veiller à ce que les ports soient respectueux de l’environnement, économes en foncier et intégrés aux villes ; l’État doit interdire tout rejet en mer des boues de dragage et soutenir la création de filières de traitement de ces boues à terre ;
  • de soutenir une filière de déconstruction navale dans les ports français les plus adaptés ;
  • de transformer les ports en hubs en termes d’intermodalité et d’accès aux transports décarbonés de marchandises.

Enfin, la mer est un espace très convoité et soumis à beaucoup de pressions qui justifient la mise en place d’une protection des sites et des espèces sensibles, la conservation de la biodiversité, une gestion rigoureuse des ressources marines exploitables, le maintien de la qualité de l’eau et la poursuite des actions destinées à en finir avec la mer-poubelle.

Les écologistes proposent :

  • de veiller à la cohérence terre-mer dans les projets de parcs marins portés par l’État et d’associer tous les acteurs de la zone côtière : c’est l’occasion de tester un développement durable des activités maritimes sans pour autant créer de sanctuaires ;
  • d’étendre les aires marines protégées, qui jouent un rôle majeur en matière de protection de la biodiversité ;
  • d’intensifier la lutte contre les pollutions marines et terrestres (renforcer la surveillance et le contrôle des navires, sanctionner sévèrement les négligences et les tricheries, collecter et traiter les déchets liés à l’activité maritime et à la pêche).