La crise à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne fait suite aux sanctions occidentales imposées au régime d’Alexandre Loukachenko l’an passé, après sa répression brutale de l’opposition politique. En guise de représailles, le Bélarus organise l’afflux de migrant·e·s à sa frontière avec la Pologne, dans des conditions inhumaines. Ce chantage aux exilé·es doit cesser !

Face à cette situation, Europe Écologie Les Verts exprime toute son inquiétude quant à la dégradation de la situation humanitaire sur place. Les températures glaciales mettent en péril ces personnes alors que les autorités font déjà état d’une dizaine de morts.

Par ailleurs, nous condamnons fermement toute tentative d’instrumentalisation des personnes migrantes, de part et d’autre de la frontière.

Nous rappelons que le droit international de l’asile consacre un principe de non-refoulement des demandeur·se·s d’asile. Les personnes prisonnières de ce qu’il convient de qualifier de no man’s land ne sauraient être considérées comme en situation irrégulière, tant que leur demande d’asile n’a pas été instruite. En outre, si les sanctions à l’encontre de Minsk se justifient par les violations des droits fondamentaux par le régime, il relèverait du paradoxe de ne pas répondre à l’urgence humanitaire, tant sur les campements de fortune que par un accueil des exilé·e·s. Depuis le début de la crise cet été, au moins 10 personnes ont perdu la vie, dont un jeune Kurde irakien de 14 ans, mort de froid. 

De plus, les témoignages de personnes exilées ayant réussi à rentrer sur le territoire polonais font état de sévices de la part des autorités biélorusses. La Pologne n’est pas non plus exempte de reproches : beaucoup de personnes migrantes signalent des violences commises par les garde-frontières polonais.

Yannick Jadot l’a dit sur la matinale de France Inter : nous ne sommes pas face à une “submersion” migratoire comme le laisse entendre la droite française. Il est ici question de 4 000 personnes en grave danger de mort. Où sont donc les valeurs européennes quand la Pologne annonce vouloir ériger un mur et que nos dirigeants, par manque de courage politique, détournent le regard ? Organisons l’accueil, il en va de notre dignité !

EELV demande, dans l’urgence et conformément aux revendications des ONG, de laisser accéder à la « zone d’état d’urgence » une aide médicale et humanitaire. Nous demandons que soit respecté le droit d’asile des personnes, donc leur accès au territoire européen, moyennant une juste répartition des demandes entre États-membres.

Enfin, nous soutenons un renforcement des sanctions à l’encontre du pouvoir Biélorusse.
Une enquête indépendante devra également être menée pour faire la lumière sur les mauvais traitements faits aux personnes exilées par les autorités, biélorusses comme polonaises, violences incompatibles avec le respect de leurs droits fondamentaux.

Alain Coulombel et Eva Sas, porte-paroles
La Commission Immigration d’EÉLV