Hier, Emmanuel Macron concluait le Beauvau de la sécurité à Roubaix. Europe Écologie Les Verts déplore que les annonces faites à cette occasion ne répondent ni aux attentes des forces de l’ordre, ni de la population. Elles ne permettent pas de co-construire une politique de sécurité qui restaure la confiance entre la police et les citoyen-nes, qui garantisse l’effectivité des libertés fondamentales et qui soit réellement efficace en matière de tranquillité publique.

Lors de son discours de ce mardi 14 septembre, Emmanuel Macron a ainsi annoncé la création d’une instance parlementaire pour contrôler les forces de l’ordre. Toutefois, le cœur du problème reste l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN) car les policier-es sont juges et parties dans les affaires qui les concernent. Les écologistes souhaitent garantir une réelle impartialité de l’instance de contrôle de la Police et, donc, substituer à l’IGPN une autorité indépendante.

Le contrôle de l’action policière ne peut relever du politique. Comment des parlementaires acquis à la majorité jugeraient-ils l’action de policier-es de façon objective ? 

Une loi de programmation pour la sécurité intérieure à horizon 2030 a également été annoncée, mettant en avant la « modernisation numérique du ministère de l’intérieur ». Or, plutôt qu’un « solutionnisme technologique », il est surtout nécessaire d’investir dans plus de moyens humains, des équipements davantage proportionnés aux missions, des locaux modernisés, etc.

La caméra piéton individuelle telle qu’annoncée pose davantage de questions qu’elle n’apporte de réponses. La caméra ne sera-t-elle allumée qu’au bon vouloir de l’agent ? Des garanties doivent également être apportées sur les personnes ayant accès aux données, sur le contrôle citoyen des images et sur la durée de conservation des images.

Enfin, le grand absent de ces annonces, c’est ce que nous exigeons de longue date : le récépissé lors de chaque contrôle de police. Seul ce procédé permet de garantir la transparence lors des contrôles et de laisser une trace écrite qui protège l’agent comme la personne contrôlée.

La sécurité est notre affaire à tou-tes. C’est la raison pour laquelle il est urgent de garantir la transparence sur les actions des forces de l’ordre, et de recréer une police nationale de proximité en la dotant des moyens humains et matériels adaptés. 

Alain Coulombel et Eva Sas, porte-paroles
La commission Prévention, Sécurité & Tranquillité publique d’EELV