Le 28 septembre 2018, en cette journée internationale pour le droit à l’avortement, Europe Écologie Les Verts réaffirme son engagement en faveur du droit effectif pour toutes les femmes à avorter : un droit fondamental sans lequel aucune égalité entre les femmes et les hommes n’est possible.

Ce droit est inscrit dans la loi depuis 1975. Et pourtant, plus de quarante ans plus tard, le mardi 11 septembre, le Docteur Bertrand de Rochambeau, président du Syndicat national des gynécologues (Syngof) affirme considérer l’avortement comme un homicide à une heure de grande écoute : ces propos, venant d’un représentant de la profession obstétricale, sont extrêmement inquiétants et témoignent d’une réalité préoccupante. Le centre hospitalier du Bailleul (Sarthe) n’a pas pratiqué d’avortements entre janvier et septembre 2018, car sur les cinq praticiens, l’un est parti à la retraite et trois font valoir leur « clause de conscience. 

Le droit à l’IVG est bel et bien présent sur le papier, mais s’avère toujours compliqué sur le terrain. En France, alors qu’une femme sur trois a recours à l’avortement une fois dans sa vie, des freins importants subsistent encore pour rendre effectif l’accès de toutes les femmes françaises à leur droit d’avorter : difficulté à obtenir un rendez-vous dans des délais adéquats, fermeture de nombreux centres de proximité, information biaisée ou lacunaire délivrée par des professionnel-les de santé ou encore incitation forte à une forme d’IVG plutôt qu’une autre. L’action publique en la matière doit être cohérente : moratoire sur la fermeture des centres IVG, mise en place de testings pour vérifier la pratique actuelle et garantir un service public homogène sur le territoire, et surtout fin de la clause de conscience spécifique à l’IVG ! 

La clause de conscience fait du droit à l’avortement un droit incomplet, il entrave l’accès effectif des femmes à cet acte. Elle doit être supprimée. A cet égard, les déclarations de la secrétaire d’Etat aux droits des femmes Marlène Schiappa datées du 27 septembre sont choquants : dire « je suis à titre personnel défavorable à la clause de conscience » est inconscient et double le message rétrograde (et décomplexé) récemment envoyé par le docteur Bertrand de Rochambeau. Que la porte-parole nationale du droit des femmes et le porte-parole national d’un des syndicats des gynécologues se prononcent ainsi ne peut être rattrapé par une formule incantatoire telle « je veux que chaque femme puisse avoir accès librement à un médecin pratiquant l’IVG », qui n’est pas la réalité du terrain. 

Europe Écologie Les Verts se joint aux mobilisations organisées en France le 28 septembre dans le cadre de la campagne « Avortement : les femmes décident », invite toutes et tous à se mobiliser jusqu’à ce que ce droit soit garanti partout en France, en Europe et dans le monde, et réitère son engagement à agir pour qu’il devienne véritablement un droit fondamental.

Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole