L’assassinat ciblé par les forces américaines du général iranien Qassem Soleimani, sur ordre du président Trump, dans la nuit du jeudi 2 au vendredi 3 janvier, secoue l’ensemble du Proche-Orient.

Adepte de la stratégie du chaos, Trump a habitué le monde à gouverner à coup de tweets et en provoquant des ruptures géopolitiques majeures, sans se soucier des conséquences. Il a marqué sa mandature en rompant les accords sur le nucléaire iranien et en imposant un embargo contre l’Iran, de manière unilatérale

Cependant, jusqu’à maintenant, les États-Unis et l’Iran ont toujours évité l’affrontement direct. En revendiquant publiquement l’assassinat du général iranien, Donald Trump franchit une ligne rouge. Il enclenche une escalade et une fuite en avant aux conséquences potentiellement dramatiques pour la région et même la paix mondiale.

Car cet assassinat va ressouder les communautés chiites dans le monde contre les États-Unis, de l’Iran jusqu’au Hezbollah libanais en passant par l’Irak et la Syrie, avec une pression sur les troupes américaines stationnées en Irak et dans les différents pays du golfe.

Il renforce également le risque d’une résurgence de l’État islamique et des groupes salafistes extrémistes qui peuvent continuer à prospérer sur la faillite d’États comme la Syrie, l’Irak et le Yémen, alors que les Américains et les Iraniens avaient été des alliés de circonstances pour les combattre dans la région.

Cette agression va également fragiliser les mouvements de contestation chiite des sociétés civiles, en Iran comme en Irak, qui s’opposaient aux autorités irakiennes ou iraniennes. Ces mouvements vont être contraints de taire leurs critiques sous peine d’être accusés d’être inféodés aux Américains. Enfin, par son action irresponsable, Trump remet en question le multilatéralisme auquel l’Union européenne est attachée.

EELV condamne cet assassinat qui bafoue le droit international et ajoute au chaos dans une région déjà meurtrie par des conflits dont les populations civiles paient le prix fort. Elle appelle la France à agir à travers l’Union européenne et le conseil de sécurité de l’ONU pour rétablir le dialogue et éviter un embrasement de la région.

Photo ©Akkasemosalman