Les Écologistes ne participeront pas au rendez-vous de la Première ministre pour l’aider à « tourner la page ». La sortie de crise passe nécessairement par l’arrêt de la réforme et la reprise du dialogue social. De plus, EELV souhaite s’entretenir d’urgence avec la Première ministre pour sortir de la spirale des violences et de la criminalisation des militant·es écologistes.

La Première ministre à proposé aux forces politiques du pays des entretiens pour « définir le calendrier parlementaire des prochains mois et identifier des majorités texte par texte».

Nous, Europe Écologie Les Verts et les parlementaires écologistes, estimons que l’exercice est en total décalage avec les extrêmes tensions qui traversent notre pays. Nous, écologistes, considérons qu’il est nécessaire d’apaiser le pays. Mais l’apaisement ne s’auto-décrète pas, il se construit. Par des symboles forts.

Comment apaiser, alors que le gouvernement a utilisé le 49.3 au moment où les député·es allaient rejeter sa réforme ? Que tous les syndicats et 9 Français actifs sur 10 continuent de s’y opposer ? Que les manifestations continuent dans tout le pays avec des chiffres de participation historiques ? 

Comment apaiser, alors que la violence atteint un point culminant dans le pays et que nous assistons à un usage disproportionné de la force mettant en danger manifestant·es et forces de l’ordre sur le terrain ? Que la politique de « maintien de l’ordre » est remise en question par une large partie de la population et par de nombreux organismes indépendants nationaux et internationaux (ONU, Conseil de l’Europe, Défenseure des droits, LDH, Amnesty International, Human Rights Watch…), que deux personnes se sont retrouvées dans le coma suite à la manifestation du week-end dernier à Sainte-Soline ?

C’est la raison pour laquelle nous ne souhaitons pas participer au cadre de concertation dans le format, dans la temporalité et avec les objectifs proposés par la Première ministre.

Le pays n’est pas prêt à passer à autre chose. Et nous non plus.

Nous sommes néanmoins très inquiets. Politiquement. Environnementalement. Socialement. Et EELV, en tant que parti politique, souhaite un rendez-vous dans un autre cadre avec la Première ministre pour parler du maintien de l’ordre, du climat de violence à l’égard des militant·es écologistes et du nécessaire apaisement.

Marine Tondelier, Secrétaire nationale EELV
Guillaume Gontard, Président du groupe Ecologiste, solidarités et territoires au Sénat
Cyrielle Châtelain, Présidente du groupe écologiste à l’Assemblée nationale