Il y a soixante ans, à Rome, six nations profondément meurtries par deux guerres mondiales firent le pari audacieux de passer de la confrontation à une coopération fondée sur des intérêts industriels et commerciaux communs.

Malgré les crises qu’elle traverse, l’Union européenne demeure aujourd’hui l’une des plus fortes ambitions que les Européens aient portée et le plus grand souffle d’espoir pour tous ceux qui ont connu l’oppression de régimes autoritaires. Elle est également le meilleur échelon pour assurer la protection sociale face au dumping et à la compétition fiscale, sociale et environnementale, et pour protéger climat et planète.

L’Europe est aujourd’hui menacée par la résurgence d’idéologies nationalistes cherchant à défendre que l’on est mieux tous seuls qu’unis dans la coopération. Elle l’est également par certain-es candidat-es à la Présidence de la République française qui, recherchant contrats juteux dans l’exploitation des matières premières, ou l’implosion de l’Europe et le retour des tensions aux frontières, s’en remettent à la Russie plutôt que de chercher à établir une véritable indépendance de l’Union en créant une défense commune et en prenant résolument le chemin des renouvelables.

Car l’écologie est assurément au cœur du nécessaire sursaut européen : alors que nous importons 29% de pétrole et 37,5% du gaz russes dans l’Union, une trajectoire 100% renouvelables, un nouveau traité énergétique et un plan d’investissement majeur dans la transition écologique de notre économie constitueraient des outils essentiels pour délier l’Europe des menottes des lobbies, notamment énergétiques. Il s’agirait du premier pan d’une Europe renouvelée, réellement sociale et solidaire, via la mutualisation des dettes et l’instauration d’une convergence et d’une protection sociale européenne. D’une Europe démocratisée, à travers un véritable processus Constituant qui établira la séparation des pouvoirs, consolidera les droits et les libertés fondamentaux et définira les objectifs de l’Union, à l’intérieur comme à l’extérieur de ses frontières.

Nous voulons un nouvel élan pour une « Union encore plus étroite », faisant écho aux espoirs exprimés il y a soixante ans. Cette Europe, nous la construirons avec toutes les forces sociales, écologistes, démocrates qui croient fermement en un Plan A d’envergure. Ce sont ces forces que nous rejoignons ce samedi à Rome, aux côtés des écologistes européens et de Diem25 à travers la voix de Pascal Durand, député européen.

Soixante ans plus tard, l’heure n’est pas à la commémoration, ni à la nostalgie. Il est à l’écriture d’un nouveau chapitre de notre histoire commune, plus solidaire et plus durable.

 

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60 ans, et après ?

Sandra Regol et Julien Bayou, porte-parole
Marie Toussaint, déléguée à l’Europe et à la jeunesse