Le 12 Décembre dernier a eu lieu le troisième et dernier référendum d’autodétermination pour la Nouvelle-Calédonie dans un contexte sanitaire et social particulier. Largement remporté par le « NON » à l’indépendance à 96,49%, l’ampleur du résultat est à relativiser par rapport au taux de participation (43,90%) qui est en chute libre comparé aux deux précédents référendums qui ont été remportés en novembre 2018 et octobre 2020 par les partisans du « NON », avec respectivement 56,7% et 53,3% des suffrages exprimés.

Ce fort taux d’abstention s’explique a priori par l’appel au boycott lancé par les indépendantistes Kanaks à l’instar du président du Sénat coutumier, Yvon Kona, tout en appelant au calme. En effet, compte tenu de la situation sanitaire dans l’archipel dû à la covid-19, ainsi que de l’impossibilité de pratiquer, ​comme la tradition l’exige, ​les actes funéraires coutumiers​​, les Kanaks ont demandé le report de ce dernier référendum, ce qui leur a été refusé par le Conseil d’Etat. Pour le gouvernement français, cette abstention ne remet pas en cause la légitimité du scrutin et il souhaite passer à l’étape suivante de normalisation des institutions de Nouvelle-Calédonie.

Ce troisième et dernier référendum devait signer la fin d’une histoire longue et douloureuse pour l’ensemble de la population calédonienne. Ce référendum était celui  de l’espoir et de la réconciliation, celui que toutes et tous attendaient pour pouvoir refermer les plaies encore ouvertes du passé et encore si vives dans les mémoires. Néanmoins, ce troisième référendum a été confisqué par le gouvernement :

· confisqué, en raison des conditions dans lesquelles ce dernier s’est déroulé et du fort taux d’abstention suite à l’appel au boycott par les indépendantistes (quine reconnaissent pas la légitimité de ce scrutin) ; confisqué puisqu’il ne permet pas la sérénité et réconciliation tant espérées ;

· confisqué car il a été bafoué et qu’il est maintenant contesté.

L’histoire nous a bien souvent montré comment les rancœurs et frustrations dûes aux sentiments d’injustice du passé peuvent resurgir, fracturant encore plus la société.

Face à cela, la Commission EELV des Outre-Mer souhaite que l’élaboration du nouveau projet institutionnel en Nouvelle-Calédonie se réalise dans la concertation la plus inclusive de chacune des parties et appelle les gouvernements à tout faire pour résorber, le plus rapidement et de façon pérenne, les inégalités qui morcellent l’archipel calédonien afin d’espérer pouvoir donner la chance d’une vraie réconciliation. Pour consolider le socle de cette société et lui permettre de se réapproprier son histoire, désormais la culture kanak doit ​être ​véritablement enseignée et valorisée en complément de la culture française.

La Commission des Outre-mer d’EELV