Le constat des écologistes est là : la crise actuelle n’est pas simplement environnementale : elle est aussi sociale, économique et financière. Cet état de fait nous oblige à réviser nos schémas intellectuels les plus ancrés et à constater que croissance et « progrès » humain s’opposent.

À l’heure actuelle, la crise écologique nous place face à trois options :

1-La fuite en avant dans une logique systématique de pillage et d’épuisement de la planète (tel l’exploitation des gaz de schiste), avec pour corollaire une exaspération du libéralisme, du consumérisme et de la crise sociale.

2-Une mesure de compromis : l’économie « verte », forme allégée de conversion écologique de l’économie, compatible avec une croissance du PIB. Au final cela ne résout rien. L’échéance environnementale est seulement retardée, mais certainement pas la crise sociale.

3-Une société de décroissance, avec changement d’indicateur de développement : intégrer mieux les indices de satisfaction humaine en terme d’éducation, de protection sociale, d’accès à la culture, de solidarité et de satisfaction personnelle.

Cette société de décroissance ne peut donc pas se construire contre l’économie : décroissance du consumérisme, de l’empreinte écologique, des secteurs industriels néfastes à la planète ( nucléaire, pesticides….), mais croissance de l’emploi et de pans entiers de l’économie.

À ce titre, cette décroissance peut être une marque de fabrique d’EELV car elle ne serait pas anti-économique, mais au contraire sélective, solidaire¸ pour une certaine forme de sobriété et globalement favorable à l’emploi !

Elle doit s’accompagner de propositions concrètes, rassurant nos concitoyens, montrant la pertinence de choix socio-économiques qui anticipent l’inéluctabilité des crises écologiques de demain.

L’objectif est de se détourner de la croissance. On ne peut expliquer ici dans le détail les 12 mesures proposées. Mais nous entendons intégrer le fait qu’elles sont compatibles avec un développement de l’emploi.

Des choix nécessaires

1-Le choix politique des secteurs économiques à favoriser ( agriculture biologique paysanne, transport en commun…), à faire disparaître (nucléaire, pesticides), faire décroître rapidement (industrie aéronavale…) ou à adapter par des mesures de conversion (industrie automobile…)

Des mesures industrielles de décroissance consumériste

2-Mesures d’incitations financières et lois anti-cartel pour lutter contre l’obsolescence
programmée de nombreux biens de consommation

3-Mesures concrètes contre les effets rebond directs : dans les domaines de l’eau, de la consommation de carburant et des heures supplémentaires ( voir sur http:/usageetsurusage.blogspot.com ), ou dans d’autres domaines socio-économiques. Possible loi cadre, donnant aux collectivités territoriales et à l’État, les moyens de lutter efficacement contre le sur-usage

4-Propositions politiques pratiques contre l’effet rebond indirect. Notamment en ce qui concerne le tourisme et en faveur de la culture

5-Mise en place d’une politique nationale incitative visant la diminution du packaging

Des mesures en faveur de l’emploi relocalisé

6-Mise en place de mesures économiques et fiscales de la réparation industrielle et artisanale

7-Mesures économiques et fiscales en faveur de la commercialisation, de l’ingénierie et de la recherche en matière de fabrication d’outils, d’objets de consommation et de pièces de rechange compatibles avec les évolutions technologiques

8- Favoriser et développer toutes les formes de réutilisation d’objets (recycleries et autres)

Des formations utiles

9 – L’élaboration d’un programme de formation permettant la mise en oeuvre des mesures précédentes

La justice sociale comme gage d’efficacité

10-Mesures d’accompagnement économique en faveur des populations sans capacité
d’investissement

De nécessaires mesures à l’échelle nationale et européenne pour renforcer les 10 premières mesures

11-Taxe carbone sur tous types de transports. Ces mesures devront comporter des volets nationaux et européens, afin de favoriser la relocalisation de l’économie

12-Mesures fiscales aux frontières de l’Europe, avec harmonisation des politiques entre états européens. L’objectif étant de lutter contre les effets pervers de la mondialisation

Ces mesures ne sont pas exhaustives. Nos commissions sauront en déterminer les contenus précis, en proposer d’autres, voire approfondir celles présentées ici.

Ces 12 points permettraient de valoriser le programme d’EELV pour les prochaines
échéances électorales. Montrer que nous progressons en maturité politique et savons analyser les évolutions. Rendre plus pertinente notre analyse des mécanismes socio-économiques : ceux qui régissent la crise actuelle !

Voilà pourquoi nous demandons, avec l’appui de tout notre mouvement, qu’une majorité des propositions de cette motion puissent être intégrées aux futurs programmes électoraux d’EELV.

Porteur de la motion Thierry Pradier

SI vous souhaitez soutenir cette motion, merci de renvoyer le coupon scané pour la signature, rédigé en fin de texte, à tpra@laposte.net ou par courrier à Thierry Pradier, la Maugerie 72 150 Pruillé l’Eguillé.
Merci d’être vigilant au fait que seuls les soutiens inscrits avant vendredi seront admis.

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