EELV soutient le mouvement de grève et de manifestation des forestiers de l’ONF, le 25 novembre 2021, pour la défense du service public et l’avenir des forêts publiques 

Le gouvernement, et son Ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, ont fait adopter au forceps, un nouveau contrat entre l’État et l’ONF (Office National des Forêts) pour la période 2021/2025, prévoyant 500 suppressions d’emplois supplémentaires d’ici à 2025, après les précédents contrats qui ont supprimé 5000 emplois en 20 ans, soit 4 emplois sur 10. 

Avec le changement climatique, les forêts publiques sont pourtant confrontées à d’immenses défis : la résilience des forêts, le maintien des fonctions de captation du carbone, la sauvegarde de la biodiversité. Par ces économies à courte vue, le gouvernement sacrifie l’intérêt général, et en particulier celui des générations futures, tout en pointant le Brésil du doigt à cause de l’augmentation de la déforestation.

Malgré un récent rapport parlementaire sur l’avenir de la forêt française qui réclamait une nouvelle stratégie nationale ambitieuse et un nouveau modèle économique pour l’ONF, le gouvernement détricote ses maigres engagements écologiques. Le Plan de Relance Forestier de 150 millions d’euros mis en place ne fait pas exception, puisqu’il entérine la primauté des plantations sur la régénération naturelle des forêts, incite aux coupes rases et limite considérablement la biodiversité dans ces futures plantations.

Le désengagement de l’Etat ainsi que le développement d’activités concurrentielles au détriment de la gestion durable, ont affaibli l’ONF. Nous refusons la désintégration d’un service public national qui assure la péréquation et l’équité de traitement à long terme entre  toutes les forêts publiques, ainsi qu’une grande stabilité dans la fourniture de bois pour la filière aval (l’ONF mobilise près de 40 % du bois en France).     

Nous demandons que soient redéfinies clairement les missions de l’ONF afin d’en garantir l’éthique et une gestion durable : surveillance, missions d’éducation, orientations de sylviculture, gestion forestière, programmation de travaux, encadrement de la chasse, etc. Son statut industriel et commercial doit être modifié et surtout, l’office doit être doté d’un budget annuel à la  hauteur des enjeux climatiques et de biodiversité. 

Ces orientations doivent se traduire en particulier par le transfert de sa tutelle au Ministère chargé de la Transition Écologique.

Les forêts publiques sont un bien commun que les mesures du gouvernement mettent directement en danger. Pour préserver notre avenir, protégeons nos forêts.              

Eva Sas et Alain Coulombel, porte-paroles
La commission Nature et Environnement d’EELV
La commission Biodiversité d’EELV